Archéozoologie
p. 209-268
Abstract
Deux caractéristiques des ensembles archéologiques, résultant du mode de formation du remplissage ainsi que des méthodes de fouilles, ont conditionné notre étude. D’une part, la finesse des niveaux individualisés et l’abondance des structures qu’ils contiennent conduisent à supposer que chacun s’est mis en place pendant une période de temps relativement courte.
Ils peuvent donc être étudiés séparément et comparés. D’autre part, les contraintes d’intervention (fouille de sauvetage) ont conduit l’équipe de fouille à choisir de ne pas enregistrer en trois dimensions les vestiges fauniques (10 à 20 % des restes de plus de 40 mm ont toutefois été coordonnés précisément). À la différence de ce qui est possible pour les vestiges lithiques, l’analyse de la distribution spatiale n’est donc pas envisageable pour la faune.
L’archéozoologie du Cuzoul de Vers, telle qu’elle est présentée ici, fait suite à notre travail de doctorat (Castel 1999), dont elle reprend l’intégralité des résultats et qu’elle prolonge aux ensembles archéologiques qui n’avaient pas été examinés et pour des points de problématique particuliers.
Pour le Solutréen, le Badegoulien ancien et le début du Badegoulien récent, déjà étudiés en détail, nous présentons ici un résumé des méthodes et des résultats obtenus. Certains résultats qui n’avaient pas été intégrés précédemment sont présentés. Ainsi, pour le Badegoulien ancien, nous présenterons les modalités de découpe de la couche 24, alors que nous avions précédemment présenté la couche 23 (Castel 1999, 2003).
L’essentiel des recherches menées dans le cadre de la publication monographique de la fouille du Cuzoul de Vers porte sur les couches 19 à 1 qui avaient été examinées très rapidement. Quelques résultats sont d’ailleurs en contradiction avec ce que nous avions noté précédemment. Certaines valeurs ont été changées (ex. : les divers indices du Solutréen ; le NMI de la c.20) ; les valeurs indiquées sont à préférer à celles publiées antérieurement. La présente recherche prolonge, par ses méthodes spécifiques d’investigation, le travail déjà effectué. Cette méthode d’analyse n’est concevable que parce que la stratigraphie et le remplissage archéologique du Cuzoul montrent, de la base au sommet de la séquence, une très grande homogénéité de nombreux paramètres descriptifs (Castel 1999 ; Clottes, Giraud 1983, 1984, 1985, 1986, 1989a, 1996 ; Clottes et al. 1986).
Dans le cadre de notre thèse de doctorat, nous avions porté un effort particulier à la distribution spatiale des restes osseux, notamment par rapport aux structures de combustion, en considérant le mètre carré comme unité d’analyse. Sauf exceptions, sur lesquelles nous reviendrons, cette analyse n’a donné que des résultats très limités que nous ne présenterons pas ici. Le remontage des os fracturés intentionnellement serait susceptible d’apporter des renseignements importants sur la structuration de l’habitat ; quelques tentatives ont d’ailleurs donné des résultats intéressants (c.11). Malheureusement, l’absence de coordonnées précises limite fortement les interprétations possibles et nous a conduit provisoirement à ne pas prolonger cet effort, pourtant le plus prometteur que nous ayons pu rencontrer de ce point de vue1.
L’étude exhaustive des retouchoirs avait été envisagée dans le cadre de la présente monographie. Compte tenu du très grand nombre de vestiges concernés (près de 300), nous n’avons pu la réaliser dans les temps et nous la proposerons ultérieurement.
Text
References
Bibliographical reference
Jean-Christophe Castel, « Archéozoologie », ERAUL, 131 | 2012, 209-268.
Electronic reference
Jean-Christophe Castel, « Archéozoologie », ERAUL [Online], 131 | 2012, Online since 09 December 2024, connection on 10 January 2025. URL : http://popups.lib.uliege.be/3041-5527/index.php?id=1337
Author
Jean-Christophe Castel
Muséum d’histoire naturelle – Département d’archéozoologie, CP 6434 – CH-1211 Genève 6